Ultratour du Beaufortain 2015
A peine bouclé ce Bout du Monde, il est déjà temps de préparer le matériel, les tenues et les ravitaillements futurs, direction les Alpes et l’Ultra Tour du Beaufortin. Comme pour le GRP, nous décidons de partir une semaine avant la course histoire de s’acclimater un minimum et naviguer vers les 2000 m d’altitude. C’est le cas pour Dom, Anthony et Christophe, sans Aline retenue par le travail. Ils s’installent du côté d’Ugine, à quelques kilomètres d’Albertville. Pour Guillaume, qui vient des Vosges, Steph et moi, c’est installation au camping municipal de Queige, à 400 m du départ. Thierry et Laurent, pas encore en vacances, viennent en avion et ne seront là que 24 heures avant la course.
Le décor est en place : de belles vallées verdoyantes, des sommets élevés, des parties très minérales, quelques sommets enneigés, le Mont Blanc entre autre, et une température qui frôle les 25 degrés à 2000 mètres. Premiers principes de ce début de vacances, se détendre, profiter, et randonner en altitude afin de s’acclimater un minimum à l’altitude. Pour Steph, Guigui et moi, ce sera le mont Bisanne, le Cormet d’Arêche puis la stèle de la Roche Pourrie en passant par le très technique chemin des chèvres, trace qu’heureusement on n’a pas suivi pendant la course, car elle est limite dangereuse quand on a que deux jambes. Même préparation pour Anthony, Tof et Dom (venu en famille avec nous au lac des fées), mais sur d’autres sites. En montagne, même si on le désire, faire des activités ensemble n’est pas toujours facile, il vaut mieux compter là bas en temps de trajet qu’en kilomètres.
Jeudi, arrivée sur le site de Thierry et de Laurent, et Vendredi direction le grand barnum près du plan d’eau pour le retrait des dossards. Les bénévoles nous fournissent le t-shirt, les manchettes et le médaillon en bois de l’UTB 2015. L’ambiance est bonne, le briefing pas trop long, maintenant y’a plus qu’à essayer de dormir après le poulet piratas, repas officiel de veille de course !!
3H45, on se fait scanner et on entre dans le sas de départ. Il fait déjà 23 degrés, et on se dit qu’il va falloir soigner l’hydratation. 4 heures, top départ, on fait le tour du plan d’eau de Queige (un bon 300 mètres) afin que le public présent profite un peu plus du spectacle, un chemin assez large sur 2 km permet d’étirer le peloton, et ensuite, c’est le début de la grande montée vers la Roche Pourrie. On va prendre 1600 m de positif sur 9 kms, ensuite nous naviguerons entre 1800 et 2600 m d’altitude. Un premier groupe BLAT se forme, Thierry, Laurent, Steph, Guillaume et moi ; un peu plus loin, Christophe, Anthony et Dom. Malgré nos consignes d’anciens prodiguées à GuiGui, notre petit jeune n’a pas pu s’empêcher d’accélérer et nous a mis quelques minutes avant le refuge des Arolles.
Le cheminement se fait tranquillement jusqu’à la passerelle St Guérin, le dénivelé est là, mais le circuit n’est pas encore trop technique. Nous nous tenons encore en une poignée de minutes. Nous avons passé les 5 heures de course pour à peine 30 km, et les gros morceaux sont encore devant nous !! Heureusement, pour l’instant, la météo est clémente, le ciel voilé empêche l’envolée des températures. Malheureusement Thierry commence à ressentir une crampe dans la cuisse, à cela vient s’ajouter des douleurs gastriques qui vont gêner son hydratation. Dans ces conditions, en toute sagesse, il va décider de stopper sa course au Lac d’Amour au bout de 7h52 et 37 km de course. De son côté, Dom découvrait la haute montagne en mode course. Il avait étudié le parcours dans tous les sens, calculé les temps de passages, lu et relu tous les compte- rendus. Malgré tout, la réalité de la course est différente. Il était largement dans les temps, mais finalement n’a pas réussi à se projeter jusqu’au bout. Sachant les difficultés qui se profilaient, il a choisi de laisser filer le chronomètre et de profiter du paysage, heureux de cette première expérience en altitude. Sa course s’arrête au bout de 8h27 au Cormet d’Arêches.
Le soleil a fait son apparition et la température est montée d’un cran. Le relief exigeant, des passages de plus en plus techniques, la distance rendent le circuit de plus en plus compliqué. C’est au tour de Laurent de connaître de sérieux soucis d’hydratation. Quand on ne peut plus alimenter la machine, cela se complique et sur les conseils du médecin, il décide finalement de s’arrêter à la base de vie du Plan de La Laie au bout de 11h22 de course. La chaleur augmente toujours et le gros ravito du 49ème nous permet de bien se retaper et de refaire les sacs. Steph en est sorti le premier, et j’y arrive quelques minutes avant le départ de Guillaume. Tof et Anthony suivent toujours à distance. Le relief a déjà été très exigeant et certains passages très techniques, comme la Brèche de Parozan, font souffrir nos cuisses de bretons. Après le passage du Tunnel du Roc du Vent qui nous apporte 200 m de fraicheur et qui débouche sur un magnifique point de vue sur le lac de Roselend et son eau turquoise, je reviens sur Guillaume, perclus de crampes. Je continue mon chemin et ai la surprise de revoir notre jeunot réapparaitre au ravito de la Gittaz, il s’est bien retapé et nous décidons de repartir ensemble.
Pour Anthony, la galère continue. Cela semblait un peu prévisible car partir avec un genou douloureux et un manque d’entraînement sur une telle épreuve laissent peu de chance de terminer la course. Il avait décidé de prendre le départ puis advienne que pourra !! Même si la douleur l’a contraint à l’abandon à mi-course après 13h32 de course, cela restera pour lui un bon souvenir et une bonne expérience.
Nous sommes toujours 4 en course, et pour l’instant les BLAT sont encore dans le ratio de l’Ultra Beaufortain, qui dit que 50% des participants vont au bout. On commence à compter les derniers cols qui nous séparent de la Station des Saisies. La nuit tombe petit à petit et nous offre un joli jeu de lumière sur les neiges éternelles du Mont Blanc. Les bénévoles présents aux ravitos et aux points de contrôles sont toujours aussi disponibles et sympas. Aux sorties des Saisies, l’une d’entre elles est même sortie du ravitaillement pour nous indiquer le chemin et nous donner rendez-vous le Dimanche pour boire un coup sous le chapiteau du site à Queige. Dernière montée droit dans la pente vers le mont Bisanne, et il nous reste 10 km de descente. Comme à chaque fois, la distance paraît courte mais un genou toujours douloureux pour Steph et des cuisses meurtries pour Guillaume et moi rendent la dernière descente un peu compliquée.
C’est Tof, connu pour ses qualités de descendeur, qui sera le plus à l’aise sur cette portion.
Nous bouclons tous les quatre ce parcours, Steph en 20h48, 56ème et 22ème V1, Guillaume et moi en 22h36, 89ème , respectivement 3ème Espoir et 35ème V1, Tof en 26h01, 179ème et 62ème V1. Au final, nous sommes bien entendu déçus de ne pas faire un carton plein sur le Beaufortain. Nous le savions à l’avance, ce type d’ultra est vraiment très compliqué, et les aléas de course, la forme du jour, la météo……ne permettent pas toujours d’atteindre l’objectif fixé. Il y aura bien d’autres occasions d’en découdre et de se faire plaisir. Malgré tout,
nous sommes très heureux pour Christophe, qui arrivait dans les Alpes sans entraînement et blessé suite à une chute, pour Guillaume, qui pour son premier 100 km n’avait pas choisi le plus facile, et enfin, pour Steph et moi, nos points sont en poche dans la perspective de La Diagonale des Fous en 2016.
crédit photos Dom,Christophe et bénévoles U.T.B
Un grand merci à l'organisation et tous les bénévoles de L'Ultra Tour du Beaufortain. un grand bravo à toutes L'équipe B.L.A.T. Finischers ou pas
A bientôt sur les chemins,
BREST L'ATTITUDE TRAIL
